lundi 6 décembre 2010

Marche à contre-vers

Je ne sais rêver.
Je ne sais que polluer l'univers de mes rêves.

La polluer de réalité, de vérités incandescentes.
L'étouffer les liasses de mensonges et de papiers.
je ne peux que la violer, cette grande innocente.
La vider de son sens, la vider de ses raisons.

Car les rêves sont pour moi cauchemars. Une lumière au bout du tunnel.
Qui m'aveugle de ses phares étincelants de bon sens.
Brisant la pellicule de mes souvenirs, me projetant dans l'avenir.
Un avenir noyé dans l'adversité et la morosité.
Je suis le résultat de toutes mes engeances.

Je ne puis rêver, je ne peux rêver.
Le faire serait de tout sacrifier.
Sacrifier ce à quoi je travaille.
Ce pourquoi je me détruis.
Je ne sais pas rêver.
Ni même exister.

Ce n'est qu'en arrêtant de respirer qu'on retrouve le goût de vivre.
Ce n'est qu'en vivant dans un rêve qu'on ne peut y rêver.
J'espère que cette vérité
N'aura pas sur moi son pied.

Mais le temps est cher, et les papiers sont froids.

À travers l'épaissitude de toutes mes peines
Et la solitude de toutes mes haines
Carrelages de laines, au fond des reines
Je me maudit et trépasse dans le lit
Qui doucement me berce de mes derniers rêves.

L'automne mordant d'un gris de vérité.
Je ne puis le revoir sans vouloir encore exister.

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