samedi 3 octobre 2009

1:Hallucination circadiennes

Plus loin. Toujours plus loin...

La foule se sépare, pour me laisser passer, plus par automatisme que par volonté. Les visages s'interrogent et passent, un par un, leurs yeux curieux se questionnant une fraction de seconde pour ensuite redevenir vide et inexpressif. J'avance, je recule, poussé de côté, de face, de dos, toujours à contre-courant de la masse, du temps.

Les gens passent, filant tel des fantômes, vivant, marchant déjà dans un autre univers que moi. Et je court toujours, le souffle court, les mouvements saccadé. Je l'entrevois toujours, à travers les rangs serrés. Elle s'éloigne, me laissant en arrière. Elle se démarque de la foule, car ses yeux scintillent, reflétant la lumière dans ses larmes qui se barricadent derrière leurs paupières.

Ma respiration s'endurcit, mes pieds se mettent à hurler, la douleur est toujours présente. La main tendue, comme avec la volonté de toucher le ciel, je tente encore une fois de la rejoindre, mais le corps ne suit pas, ne suit plus. Les genoux embrassent l'asphalte, et dans une dernière respiration, un dernier regard, le bras toujours levé vers l'infini, la masse m'avale, m'emprisonne.

Que faire? Quoi faire, comment réagir quand son monde s'écroule autour de soi? Quand le soleil qui avais illuminé l'existence disparait à jamais dans les tréfonds de la noirceur humaine?

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