jeudi 29 octobre 2009

ii: Ignition

Le vent courait dans les champs, ployant les plants dans une danse qui leur conférait beauté et grâce que jamais leur court existence aurait pu espérer posséder. De mourir en voyant une chose si belle, si spéciale, était ce que beaucoup pourrait vouloir comme dernier moment. Mais pour moi, de voir ces épis qui commençait à tourner au doré, murissant en toute lenteur, était quelque chose, alors que du haut de mes douze ans, je voyais ma vie fuir hors de moi. La douleur s'infiltrait tel un serpent, enveloppante, étouffante, brûlante.

Les aboiements semblaient de plus proche, les chiens reniflaient ma présence. Je les sentais excités, prêts à déchirer la vie hors de l'animal qu'ils percevaient au loin, en moi. J'entendais les hommes recharger leurs carabines, écarter les plants pour continuer à pister. Un grondement sourd s'élevait toujours au loin, tel une foule qui, dans la lumière couchante, éclairaient l'immensité cultivé à la recherche du monstre. Dans l'excitation du sang, la petit peuplade s'était rassemblé, prêt à nouveau à chasser démons, sorcières et tout ce qui bougeait. Le siècle des lumières semblait de nouveau s'éteindre en sang.

Et pourtant, au loin, très loin, on pouvait remarquer les gratte-ciels qui semblaient eux aussi braquer leur regard sans pupilles, rempli de mépris, sur moi, comme pour me décourager de tenter de les rejoindre, et dans leurs grandeurs, mais surtout dans leur emplacements.

Mais pourtant, contraint encore de fuir, je me dirigeais vers leurs présences, car dans leurs ombres et leurs âmes étaient ma seule chance de voir si le lendemain, vraiment, serait meilleur. Mais dans cette assurance se masquait mal la peur qui m'habitait. Car, dans cette même noirceur qui risquerait de sauver ma fourrure se cachait aussi mon passé, un passé qu'affronter serait suicidaire.

Mais mes pas continuer de prendre pied sur la terre cultivé, mes mains continuaient d'agripper à l'aveuglette les tiges et les arracher pour me propulser en avant, toujours en avant. La seule violence de l'acte aurait mis à terre toute personne, mais l'instinct pour moi avait pris la place, un instinct plus vieux que la race humaine tout entière. Mes lèvres s'étaient retroussé dans un rictus parfaitement canin, et le souffle entre mes dents était tellement bestial que mon humanité elle-même semblait avoir fui.

Les chiens furent soudainement lâchés, et leur odorat m'avait déjà trouver. Dans leurs courses effrénés et le bruit de leurs pattes foulant la terre humide, je senti une étincelle d'excitation traverser mon corps, réveillant mes muscles engourdis et mes os fatigué. Dans un dernier sursaut d'humanité avant de succomber à l'animal intérieur, je passais à mon le collier que j'avais tenu fermement dans ma main à travers toute cette folie. Puis, dans la nouvelle noirceur, loin des lampes et de lumière des hommes, je laissais tout ce qui me faisait humain disparaître dans le sang et la violence.

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